Les outils de veille stratégique (ou business intelligence et BI en anglais) sont capables d’interpréter les grands volumes d’informations, plus ou moins structurés, de remonter ces données pour en permettre une analyse visuelle et prédictive avec des indicateurs optimisés de performance et de gestion. L’évolution des outils du marché dans ce domaine a été très rapide et l’offre, en conséquence, abonde.
En matière de choix de solutions d’informatique décisionnelle, il existe cependant un certain nombre de risques qu’il faut considérer avant d’arrêter son choix final sur un outil dont il serait coûteux de se séparer si des difficultés d’intégration sérieuses survenaient. La relation entre le client et le vendeur d’outils de veille stratégique est une relation de dépendance forte qui engage le groupe dans une relation de longue durée. Mieux vaut donc prendre en compte toutes les contraintes avant de faire son choix définitif.
Voici donc cinq écueils à éviter :
1. Ne pas identifier les contraintes liées à l’outil avant son acquisition
Avant de faire la sélection d’un outil, il faut comprendre les différents processus d’affaire du groupe, l’information clé dont le groupe a besoin et les systèmes informatiques sur lesquels il repose. Il faut appréhender les systèmes de gestion propres à l’entreprise, identifier les sources de données et la configuration du système actuel pour faire une analyse de l’existant et mesurer l’écart entre le réel et le souhaité. C’est ainsi que l’on définit le système cible à obtenir, en tenant compte des contraintes de configuration existantes avec lesquelles on doit vivre. Le temps passé à lancer correctement le projet en amont est un effort gagné sur des problèmes qui, sinon, seront rencontrés en cours de projet et alors plus longs et coûteux à résoudre.
2. Sélectionner une marque d’outil pour sa renommée sans qu’elle soit forcément adaptée au contexte de l’entreprise
Les solutions historiques comme Business Object, Cognos, Sage, SAS et autres sont compliquées et ne conviennent pas forcément à toutes les entreprises. Pour que cela fonctionne, en particulier dans un contexte PME, il faut que l’utilisateur puisse être autonome. L’outil doit donc être orienté utilisateur et non informatique, ainsi que disposer d’une visualisation statistique améliorée avec des retombées opérationnelles allant de la finance au marketing. Il existe aujourd’hui un très grand nombre d’outils de veille stratégique. Il est donc important de dresser les critères de sélection propres au contexte de l’entreprise. Citons par exemple des critères tels que :
langue de l’outil
références dans le secteur de l’entreprise
configuration informatique requise
nombre d’utilisateurs
coût d’acquisition et de licences
disponibilité en infonuagique
mobilité : aptitude à pouvoir consulter la solution sur une tablette ou un téléphone
solution ETL intégrée
aptitude à prendre tous les formats de source de donnée (text, excel, XML…).
sécurité
transparence de la qualité des données
ergonomie et interface de filtrage interactif et de visualisation des données en temps réel
fonctionnalité de « print friendly », certains outils n’étant pas conviviaux pour l’impression
facilité de maintenance
3. Ne pas considérer la réglementation en matière de conservation des données personnelles et la sécurité des données hébergées en nuage.
Il est important d’intégrer les contraintes liées à la réglementation dans la conception du modèle de données clients et en particulier de prévoir les champs liés à l’obtention du consentement pour la conservation des données. En outre, il faut s’assurer de la sécurité et de la disponibilité des données si l’on décide de les stocker sur le nuage. À cela s’ajoutent la prise en compte et le suivi des réglementations traditionnelles et spécifiques de l’industrie auxquelles est soumise l’entreprise.
4. Ne pas définir ses critères de succès
L’entreprise doit définir les objectifs SMART (spécifique, mesurable, atteignable, réaliste, temporel) qui mesureront la réussite du projet telle que son évolutivité et sa facilité de maintenance pour des novices.
5. Ne pas prendre en compte le coût total de propriété (TCO ou total cost of ownership en anglais)
Le coût d’une solution de veille stratégique ne devrait pas être sous-estimé ni réduit au coût d’acquisition du logiciel. Il est en fait important de considérer le coût total de propriété incluant les coûts cachés de maintenance ou d’interopérabilité avec certains formats de données.