Alors que nous avons une pensée spéciale pour toutes les personnes en premières lignes de la pandémie, tel que les professionnels de la santé, ceux de la chaine alimentaire, ceux du maintien de l’ordre, il existe une autre catégorie dont il faut parler puisque sans eux, il ne pourrait y avoir de télétravail : les TI. Silencieusement, ils s’affairent actuellement à fournir l’infrastructure critique pour permette ce télétravail indispensable au maintien des opérations essentielles et font face à de nombreux défis.
Phase 1 : Montée en charge du télétravail
Nous sommes actuellement dans la phase de montée en charge de la capacité de télétravail, ce qui veut dire concrètement :
commander des laptops supplémentaires
prioriser avec les VP d’affaires les opérations critiques pour identifier quels personnels et quelles activités doivent être fournies immédiatement à distance et lesquels seront temporairement abandonnées
harmoniser et sécuriser la configuration de ces laptops ainsi que les anciens
prévoir une utilisation responsable de la bande passante : Telecom Italia a vu une augmentation de sa charge de 70%, Netflix a diminué la qualité de la vidéo pour délester la bande passante : il n’est pas nécessaire de passer tous les appels en Visio, il n’est pas nécessaire d’inviter tout le monde : des appels plus courts, plus ciblés doivent être prévus. Les infrastructures TI travaillent forts à répartir correctement la montée en charge.
téléphones mobiles : certains pays ont vu des problèmes de connectivité, pensez à utiliser vos lignes fixes lorsque c’est possible.
se protéger des cyber-menaces : on le sait maintenant, le covid-19 a fait surgir les plus grandes cyber-attaques jamais observées. Il faut sensibiliser les utilisateurs, isolés à la maison, aux risques de rançongiciels et hameçonnage. Il faut garantir une configuration sécurisée des laptops : s’assurer que les systèmes d’exploitation et les anti-virus sont parfaitement à jour et le restent et mettre en place un VPN, ce qui crée actuellement une congestion aux TIs vu que tout le monde n’était pas équipé.
Phase 2 : Premier pallier de stabilisation
Pour ceux qui sont déjà en phase de stabilisation, il faut anticiper un certain nombre de points :
profiter des arrêts de production de certains serveurs pour faire les mises à jour et patcher les systèmes que vous n’avez jamais le temps de faire car vous n’aviez pas la fenêtre de maintenance
refaire le point sur les personnels clés dans toute l’entreprise et parer aux absences massives pour cause de maladie qui vont survenir dans les équipes. Former les personnels, réaffecter les équipes.
Prévoir la montée en charge progressive des services moins critiques selon un calendrier validé avec la haute-direction,
Phase 3 : Adaptation
La crise va durer plusieurs mois. Rappellera-vous que la Chine, un des pays les mieux organisés, a mis plus de 3 mois et commence seulement à se remettre. La plupart des pays ne sont pas aussi bien organisés. Il faut donc anticiper un fonctionnement en mode dégradé pendant trois mois, avec une possibilité de retour à la normale ensuite et la possibilité d’un retour à l’automne en mode de contingence à nouveau, en cas de résurgence de l’épidémie.
Phase 4 : Retour à la normale
Cette phase doit être anticipée dés que vous en aurez le temps et ne devrait pas être sous-estimée. Elle n’est pas aussi simple qu’il peut y paraître. D’ici là beaucoup de choses auront changé. Il faut donc prévoir des actions RH d’une part et prévoir le comportement des laptops lorsque qu’ils vont être retranchés sur le réseau corporatif. Il faudra communiquer avec les partenaires pour s’assurer que tout le monde est prêt à repartir et s’assurer de fermer les solutions temporaires dégradées qui avaient été mises en place. Mais nous n’en sommes pas là.
Phase 5 : Retour sur Expérience et anticipation de la prochaine crise
Une fois les choses rentrées dans l’ordre, il faudra faire un retour d’expérience sur les déficiences observées et s’assurer de les régler afin d’assurer un passage en mode dégradé beaucoup plus fluide si tant est que la crise se reproduise à l’automne par exemple.
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