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La blockchain à la rescousse des citoyens

Après les sociétés de marketing, voilà que nos banques aussi veulent se mettre à exploiter, commercialement, la mine d’or que représentent les dépenses que nous effectuons sur notre compte en banque. Effectivement, qui mieux qu’elles, savent combien et comment nous dépensons ? Imaginez donc ce que peuvent représenter ces big data sur le dark web….

Il est grand temps d’imposer l’application stricte des réglementations liées à la collecte des données, qui en principe impose le consentement du consommateur. En attendant, certains vont sans doute se remettre à utiliser du cash tandis que d’autres vont pouvoir se tourner vers les crypto-monnaies et la blockchain, pour retrouver leur anonymat, ce qui pourrait bien au final pénaliser les grandes banques.

La blockchain (chaine de blocs ou registres distribués) est une nouvelle technologie de stockage et de transmission de l’information, transparente, sécurisée, sans organe central de contrôle et distribuée simultanément sur les ordinateurs des utilisateurs participants. En gros, c’est de la cryptographie solide distribuée sur de nombreux serveurs redondés.


La chaine de blocs est une technologie gouvernée de façon participative par tous les utilisateurs de la blockchain sans que l’un soit plus important que l’autre. On parle donc d’échange pair-à-pair sans intermédiaire, et qui se prête très bien à l’échange de VALEURS (argent, actions, billets, etc…) ce qui a donc directement un effet perturbateur au niveau des banques et des gouvernements qui aujourd’hui réglementent ces échanges, mais aussi au niveau de tous les intermédiaires de marchés (courtiers divers, autorités de certification, etc..).


Quelles sont les propriétés de la blockchain ?


· Elle permet de ré-équilibrer l’accès aux ressources grâce à un protocole consensuel (par exemple : possibilité d’échanger de l’argent même sans avoir de compte bancaire, ..)

· Elle est très difficilement falsifiable : il est impossible de faire une modification unilatérale sans l’accord de tout le groupe : tout le monde peut écrire, mais personne ne peut effacer.

· Elle garantit l’anonymat

· Permet de tracer l’historique de la transaction

· Empêche la non répudiation

· Garantie l’intégrité de la transaction

· Est toujours disponible : si un serveur est attaqué, les autres serveurs, redondants, continuent à fonctionner.


La blockchain est-elle vulnérable ?


Très peu et certainement beaucoup moins que les autres processus aujourd’hui disponibles. Pour être piratée, il faudrait disposer d’une puissance de calcul incomparable pour casser l’algorithme de cryptographie, ce qui nécessiterait par exemple de prendre possession de 51% du réseau, d’avoir accès à du quantum computing ou bien trouver une faille au niveau du code. D’autre part, cela nécessiterait d’intercepter toute une chaine de blocs sur plusieurs serveurs hébergés à des endroits distincts, puisque la compromission d’un bloc ne compromet pas les autres. Mais des vulnérabilités au niveau du code de certaines crypto-monnaies ont été exposées au piratage. Comme toute application aujourd’hui, il faut donc sécuriser les développements.


La problématique actuelle de la blockchain est essentiellement au niveau de l’énergie

et de la vitesse d’accès, de la formation des équipes et de l’interopérabilité entre les différents protocoles de blockchain.


Les registres distribués permettent d’élever le niveau de sécurité de façon substantielle en comparaison des solutions disponibles aujourd’hui. Fini les possibilités de fraude, de déni, d’indisponibilité des transactions. Fini les fuites de données. Si l’on respecte les principes de développement de code sécurisés et de protection des clés de chiffrement, la blockchain est un formidable outil de lutte contre la petite criminalité et offre l’opportunité de redonner aux citoyens le pouvoir de protéger leurs données.


Quelles applications ?


Par exemple :

- Traçabilité de la chaine alimentaire

- Protection des droits d’auteurs dans l’industrie du livre, du film

- Protection des données personnelles de santé de l’individu

- Sécurisation du vote en ligne

- Sécurisation des flux notariaux

- Sécurité des transactions de paiement et protection contre la fraude avec usurpation d’identité ou altération des flux

- Nombreuses applications militaires nécessitant le secret des flux logistiques

- Les crypto monnaies (il en existe pour le moment plus de 2400)

- La certification de l’origine des informations et donc la possibilité de lutter contre les « fake-news »



Alors trop beau pour être vrai ?


Il reste certes à régler les problèmes de consommation excessive d’énergie à une époque où il est nécessaire de la réduire (mais on notera au passage que le Canada de par son climat froid et le Québec en particulier, offre des opportunités très intéressantes pour l’implantation de fermes de données nécessaire au minage des bitcoins)


Il est nécessaire de travailler sur les standards d’interopérabilité, de mettre en œuvre une norme, de revoir les lois notamment pour la conception sécurisée du code.


La blockchain ne résout pas l’authenticité de l’identité de départ. Pour certaines applications, il doit exister un processus séparé en amont, qui permet de vérifier la vraie identité d’un invididu au moment de lui remettre sa clé de chiffrement. Une usurpation d’identité à l’origine pourrait avoir des conséquences assez dramatiques.


Enfin, si la garantie absolue du secret de flux peut être obtenue, elle est valable pour tout le monde, y compris pour les criminels.


Chaque gouvernement, conscient des promesses d’une telle technologie, investit massivement dans la blockchain puisque le premier qui réussira à mettre en place une infrastructure opérationnelle, sera à l’abri du regard de ses voisins.

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