Par Le Parisien avec AFP Le 14 août 2019 à 08h48
Un scandale de plus pour Facebook. L'agence Bloomberg a révélé mardi que le géant des réseaux sociaux faisait appel à des sous-traitants pour retranscrire des extraits sonores de conversations privées d'usagers sur Messenger. Le but, comme toujours : mieux personnaliser et cibler ses publicités et ses fils d'information.
Mark Zuckerberg avait longtemps nié avoir recours à une telle pratique. « Tout comme Apple ou Google, nous avons gelé la pratique de faire écouter les enregistrements sonores par des humains la semaine dernière », explique aujourd'hui le réseau social. Interrogé par l'AFP, Facebook n'a pas répondu dans l'immédiat sur cette nouvelle polémique, un an et demi après les révélations Cambridge Analytica.
Comment procédait Facebook ?
La multinationale explique avoir eu l'autorisation de procéder à la transcription de leur conversation par des usagers de son application Messenger. Seulement, selon Bloomberg, l'entreprise n'avait pas précisé ce qu'elle faisait ensuite des enregistrements.
Les sous-traitants, dont la mission consistait à vérifier si l'intelligence artificielle du réseau interprétait correctement les messages qui avaient été rendus anonymes, n'étaient pas non plus au courant de l'usage fait de ces retranscriptions. Selon Bloomberg, ces employés s'inquiétaient des implications éthiques de leur travail.
Ce qu'en disait à l'époque Zuckerberg
Facebook, qui vient tout juste de payer une amende record de 5 milliards de dollars aux autorités fédérales américaines pour un mauvais usage des données privées de ses usagers, a longtemps nié utiliser des enregistrements audio pour pouvoir mieux cibler ses publicités ou rendre ses pages plus attractives.
Le fondateur et PDG du géant des réseaux sociaux avait rejeté l'idée même lors d'une audition devant le Congrès en avril 2018.
« Vous parlez d'une théorie du complot qui circule affirmant que nous écoutons ce qui se passe dans votre micro et que nous l'utilisons pour de la pub », avait répondu le jeune milliardaire à une question du sénateur Gary Peters. « Nous ne faisons pas ça », avait-il répliqué fermement. Plus tard, Facebook avait précisé qu'il n'accédait au microphone d'un usager uniquement si ce dernier avait donné l'autorisation à l'application.
Pas les premiers
Amazon, Apple et Google, qui vendent tous des assistants vocaux, avaient déjà reconnu faire de même pour améliorer les réponses de leurs applications. Apple et Google ont indiqué avoir abandonné la pratique ces dernières semaines.
Amazon donne le choix aux usagers de bloquer l'utilisation de leurs échanges avec Alexa, l'intelligence artificielle qui anime ses assistants vocaux Echo.
Source : Le Parisien et AFP.
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